Il faut tuer Chantal Sébire

Il faut la tuer, parce que ce ne serait pas un meurtre, mais un acte humain, la décision d'une société évoluée, qui ne ferait pas passer avant ses principes humanitaires, des considérations religieuses d'un autre âge. Une société qui réagirait aux évènements avec la vision d'une société du 21ème siècle, non avec celle d'une société du 19ème.

Il faut tuer Chantal Sébire, parce qu'elle nous le demande, de toutes ses forces et de tout son courage. Et il en faut, du courage, à cette mère de famille de 52 ans, pour affirmer, entourée de ses enfants, qu'elle veut mourir.

Chantal Sébire est atteinte d'une maladie incurable et mortelle, qui la défigure et la fait souffrir atrocement. Elle ne veut pas qu'on la plonge dans un état semi-végétatif en attendant que son coeur lâche sans même qu'elle ne s'en rende compte. Elle ne veut pas s'en aller mourir loin de chez elle, en Suisse ou ailleurs, là où l'euthanasie est légalisée, là ou les sociétés ont évoluées. Elle veut mourir au milieu des siens, pouvoir leur dire adieu, partir entourée de ses enfants. Tous les français comprennent cela, tous les français soutiennent ce combat.

Elle souffre atrocement, elle sait qu'elle va mourir. Alors tuons-là. Monsieur le Président de la République Française, vous prônez la rupture ? Vous pensez vraiment être le président du 21ème siècle ? Vous pensez pouvoir tout faire ? Eh bien faites donc ceci : faites voter une loi qui autorise l'euthanasie volontaire en France. Monsieur le Président de la République Française, ne laissez pas votre intérêt pour votre électorat catholique réactionnaire primer sur votre volonté de faire entrer la France dans le 21ème siècle. Les Français, dans leur immense majorité, veulent que Chantal Sébire puisse mourir au milieu des siens.

Monsieur le Président de la République Française, je vous le dis, je vous l'affirme, je vous en conjure : pour notre salut à tous, pour notre société, pour nous-même, et pour elle, il faut tuer Chantal Sébire.

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Mise à jour du 12 mars 2008 : Chantal Sébire, par l'intermédiaire de son avocat, a saisi la justice d'une "demande exceptionnelle d'euthanasie".

"Nous demandons simplement au magistrat de l'autoriser à s'endormir dans l'affection des siens" et de faire ainsi preuve "d'humanité"

Voir ici : http://tf1.lci.fr/infos/france/justice/0,,3775242,00-chantale-sebire-saisit-justice-.html

Comments

[Maldoror]

Elle ne souffre plus. Mais elle a fait entendre sa voix.

[Erwin]

Et pouf, c'est fait. Chantal Sébire n'est plus.

[Maldoror]

...mais la mort est douloureuse.

Cette femme souffre déjà atrocement, je sais que le mot "atrocement" n'est qu'un mot, mais derrière, il y a le concept d'une souffrance inouïe, insupportable, et cependant supportée, ou plutôt subie par cette mère de famille.

Il est important, je crois, de distinguer la notion de suicide, de celle de l'euthanasie.

Evidemment, Chantal Sébire pourrait se tirer une balle dans la tête, mais il faudrait qu'elle puisse se procurer illégalement un révolver, et ne pas se rater, car elle est aveugle.

Elle pourrait avaler des médicaments, mais qui les lui prescrirait ?

Elle pourrait se défenestrer, mais elle souffrirait, et elle serait très angoissée. Ne l'est-elle pas assez ?

Elle pourrait se noyer, mais là encore, elle souffrirait. Vous savez qu'il parait qu'un être humain est incapable de se noyer volontairement dans une baignoire, par exemple.

Etant aveugle, il lui est difficile d'aller se jeter dans un fleuve quelconque, indépendamment du fait qu'elle ne souhaite probablement pas sentir l'eau s'infiltrer dans ses poumons, et ressentir la suffocation et la panique qui accompagnent cette mort.

Elle pourrait aussi se pendre, s'ouvrir les veines, boire du destop, s'enfoncer un poignard dans le coeur...

Finalement, Chantal Sébire ne demande qu'une chose : que l'on mette un terme à son existence, doucement, humainement.

C'est, je crois, ce qui différencie essentiellement l'euthanasie du suicide : l'humanité du geste.

[yeti]

Je suis, bien enendu, d'accord sur le fond mais je diverge sur la forme. Ou se trouve le besoin de reclamer le droit a la mort lorsqu'il est ainsi refuse? Pourquoi attendre le bon vouloir des dirigeants lorqu'on sait que leur accord ne viendra jamais, surtout lorsque le premier d'entre eux prone le retour a la religion est declare la France "fille ainee de l'Eglise catholique"? Pourquoi ne pas se donner la mort soi-meme sans attendre la reconnaissance d'un etat pas forcement ingrat, mais qui crains peut-etre les derives d'une legalisation de l'euthanasie, lorsque que l'on est deja entoure par les personnes qui nous aiment et nous respectent? Quelle est la situation la plus difficile a vivre: souffrir en attendant vainement que la loi nous donne une liberte, ou prendre cette liberte et partir avec?

[fabrice]

Je suis entièrement d'accord avec vous. Que les hypocrites et tordus de politiciens et de prêtres laissent le choix aux gens le droit de vivre ou de mourir. Quelque soit la méthode choisie pour Chantal Sébire, je lui souhaite une mort heureuse et de préférence en France au milieu des siens. Quant aux fanatiques et manipulateurs de prêtres et de politiciens peureux, hypocrites et ou sous informés, leur place serait de rentrer en aller simple soit dans une crèche soit dans un institut psychiatrique.